Artcurial, Christie’s, Sotheby’s poursuivent leur expansion sur le marché parisien, portés par le succès des oeuvres de très haut de gamme et par la clientèle étrangère.
Artcurial, Christie’s, Sotheby’s, vont pouvoir passer de joyeuses fêtes. Les trois maisons de vente ont réalisé une excellente année 2011 et poursuivent leur concentration avec environ la moitié du marché de l’art parisien contre 41 % l’an dernier. « La recherche d’un certain niveau de service et de qualité d’oeuvres complique la tâche des maisons de vente plus modeste » reconnaît François Tajan, vice-président d’Artcurial.
Cela s’illustre par la montée en gamme des oeuvres vendues. Sotheby’s en a même fait un élément de sa stratégie, n’acceptant de vendre aucun bien à moins de 3.000 euros. La valeur moyenne du lot adjugé, frais inclus, y atteint même 61.000 euros, contre 40.000 l’an passé. Sur les 27 ventes de Sotheby’s cette année, 8 ont dépassé les 10 millions d’euros.
La branche française de la firme américaine termine l’année avec un chiffre d’affaires de 190 millions d’euros, frais inclus, en hausse de 9 % par rapport à 2010. Sotheby’s a fait de Paris sa capitale mondiale pour les ventes d’arts décoratifs et de design, de photographies, et d’Orfèvrerie. « Nous avons des ambitions très fortes pour Paris » a confirmé Guillaume Cerutti, le PDG de Sotheby’s France, soulignant qu’un tiers du chiffre d’affaires réalisé dans la capitale provient d’oeuvres importées d’autres filiales du groupe dans le monde. Si Sotheby’s a réalisé un gros score en art contemporain, avec 40,3 millions d’euros, suivi par des ventes de 30 millions en art moderne et Impressionnisme, et autant en Arts d’Asie, la maison s’ouvre aussi à de nouveaux créneaux comme la bande dessinée dont le marché, après avoir été franco-belge, s’internationalise.
Christie’s et Artcurial ont encore des ventes à venir mais leurs performances s’annoncent d’ores et déjà très satisfaisantes. La firme de François Pinault devrait annoncer un chiffre de l’ordre de 190 millions également. Quant à la seule entreprise française d’importance internationale créée depuis la libéralisation du marché, en 2001, elle devrait terminer à 128 millions d’euros, soit 24 % de plus que l’an passé. Cette expansion est portée par de fortes progressions en art contemporain (55 %), mobilier et tableaux anciens (36 %), voitures de collection (33 %), bijoux et montres (53 %). Comme Sotheby’s, les deux tiers des acheteurs d’Artcurial sont étrangers et les enchères via le web ont grimpé de 66 % en un an.
Le haut de gamme en vedette
Enfin, Drouot, qui a entrepris une modernisation de ses locaux et de sa gouvernance pour concurrencer ce trio leader, devrait afficher cette année 475 millions d’euros, en hausse de 7 %, avec des résultats variables selon les maisons qui y opèrent.
Car si le marché de l’art semble épargné par la crise, il est particulièrement porté par le haut de gamme dont la valeur flambe au détriment du bas de gamme délaissé. « Le marché devient beaucoup plus exigeant » confirme Guillaume Cerutti. Cela risque de durcir une concurrence déjà féroce pour décrocher les collections les plus remarquables, telle celle du château Gourdon.