3D, réalité augmentée, télé connectée, enchères sur smartphone… Ces technologies révolutionnent le métier et plaident pour des salles virtuelles.
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Les commissaires-priseurs passent au marteau virtuel sur Internet
Par Martine Robert
Si certains commissaires-priseurs considèrent que la vente sur Internet représente des frais de publicité, d’expédition et de photos lourds pour une petite maison de vente (le forfait annuel à payer au fournisseur d’accès est estimé entre 5.000 et 10.000 euros), d’autres espèrent beaucoup des évolutions technologiques à venir : 3D, réalité augmentée, catalogues interactifs… « Beaucoup se demandent s’ils ont encore besoin d’une salle, et pas simplement d’une surface de stockage », observe Jean-Pierre Osenat, président du Symev.
« Le défi, c’est de réinventer notre métier, de recréer le spectacle… », remarque de son côté Damien Leclere, vice-président du Symev. Si l’écran de l’ordinateur ou de la télévision (60% des télés seront connectées en 2014) est moins stimulant qu’une salle de vente, Internet permet en revanche de placer une enchère quand on veut, d’où on veut. Une souplesse plus tangible encore avec un terminal mobile. Or fin 2012, les « mobinautes » auront dépassé les internautes…
Société de vente dématérialisée
Certains professionnels ont déjà franchi le pas, comme ces trois jeunes femmes commissaires-priseurs, qui ont fait le pari de créer une société de vente totalement dématérialisée en 2010 baptisée LAC Paris.« Nous voulions attirer une nouvelle clientèle et apporter une alternative à eBay », expliquent-elles. Leurs spécialités : vin, bijoux et montres, mode. Elles tiennent à jour un blog, sont présentes sur les réseaux sociaux et proposent des expertises en ligne. Autre particularité : pour concevoir leur salle virtuelle, elles ont fait appel à un prestataire spécialiste dans le e-commerce et non dans le marché de l’art (même si elles communiquent parallèlement via les plates-formes traditionnelles telles que Auction.fr.). « L’émulation et l’aspect addictif est présent aussi sur le Net, avec parfois de vraies batailles d’enchères », constatent-elles.