« La Jaune et la Rouge » s’entretient avec Jean Louis Charon à l’automne 2015.
Pouvez-vous nous en dire plus sur Citystar ?
Créée en 2003, Citystar est une société d’investissement qui a pris son envol en 2005. 25% des capitaux sont des capitaux familiaux et 75% sont détenus par des investisseurs ayant la volonté d’investir à nos côtés.
Nous investissons exclusivement dans le Private Equity, c’est-à-dire dans des entreprises et activités non cotées en Bourse. Nous avons en particulier développé une activité de LBO en investissant en tant qu’actionnaire principal dans des entreprises, aux côtés de leurs dirigeants. Nous investissons aussi dans les projets immobiliers : promotion ; rénovation immobilière ;….
Notre filiale Citystar Industry Investment a le statut fiscal de société de capital-risque, qui exonère les investisseurs personnes physiques des impôts relatifs à la distribution des plus-values et des dividendes. Ce dispositif est très favorable au développement des PME. Il s’adresse surtout à des personnes souhaitant investir à moyen et long-terme.
Nous travaillons avec des objectifs de rentabilité offrant un rendement à deux chiffres à nos investisseurs. Ce rendement, supérieur à ceux qui peuvent être atteints dans le cadre d’un placement standard, implique en contrepartie une moins grande liquidité des investissements.
Nous sommes une petite équipe de 5 personnes à Paris ; et nos bureaux à Singapour et à Phnom Penh comptent une dizaine de personnes, impliquées dans des activités plus opérationnelles.
La totalité de nos investissements (capitaux sous gestion) s’élève à environ 120 millions d euros.
Comment décririez-vous vos expertises et champs d’expertise ?
Nous avons fait le choix de concentrer nos efforts sur deux pôles : l’immobilier et le digital.
Depuis 1994, j’ai personnellement évolué dans le monde de l’immobilier et plus particulièrement de la promotion immobilière durant mon passage chez Nexity. J’ai acquis une expertise et un savoir-faire propre à ce domaine d’activité et à ses problématiques.
Ainsi, nous intervenons sur des projets de construction de logements, de vente d’appartements ou de rénovation d’immeubles. Nous avons également une activité de foncière sur des résidences hôtelières.
Nous avons aussi décidé d’investir dans le digital, un champ qui se développe de plus en plus et dont la croissance ne fait que se renforcer sous l’effet de la généralisation de la digitalisation.
Nous investissons donc dans des entreprises qui évoluent dans ces domaines. Nous misons sur des sociétés relativement jeunes car nous sommes dans une optique de développement et non d’acquisition d’entreprises matures.
Parallèlement, nous gardons une vision large et opportuniste de nos investissements.
Sur le marché de l’investissement, comment vous placez-vous ?
Sur le marché, il existe deux types de sociétés : les sociétés de gestion de fonds d’investissement et les sociétés familiales d’investissement. Nous considérons que nous sommes situés à mi-chemin entre ces deux types de sociétés.
Les sociétés de gestion de fonds investissent peu de leurs propres capitaux : leur fonction principale est de gérer les capitaux qu’elles investissent pour le compte de tiers. Elles ne prennent donc pas le même type de risque que leurs investisseurs.
Citystar investit ses capitaux aux côtés de ses actionnaires. Ayant en conséquence des intérêts alignés avec les leurs, nous nous focalisons d’une manière différente sur la qualité de nos investissements : nous avons une approche plus prudente et une stratégie plus souple, cohérente avec les statuts de notre société de capital-risque, dont la dure de vie est illimitée, à l’inverse de nombreux fonds d’investissement. Ainsi, quand le cas se présente, nous n’hésitons pas à adopter une stratégie patrimoniale et à conserver une société en portefeuille; tout en offrant à nos investisseurs la liquidité attendue.
Quels sont les enjeux que vous identifiez ?
Actuellement, de nombreux acteurs ont d’importantes capacités d’investissement. Dans ce contexte concurrentiel fort, afin d’atteindre ou de dépasser les objectifs de rentabilité que nous nous sommes fixés, notre enjeu est de rester attractif pour notre cœur de cible d’investissement, c’est-à-dire des entreprises au risque limité mais dotées d’un fort potentiel de développement. Pour cela, nous avons fait le choix de nous concentrer sur des petites et moyennes entreprises, avec lesquelles nous développons de véritables relations partenariales.
Quelles sont vos principaux axes de développement ?
Nous souhaitons poursuivre notre croissance à notre échelle en restant une entreprise avec une très forte composante familiale.
Nous avons lancé notre seconde société de capital-risque CSII il y a 4 ans. Aujourd’hui, nous avons pratiquement investi, avec succès, la totalité des fonds levés. Nous allons donc procéder à une augmentation de capital dès cet automne.
L’immobilier et le digital sont des domaines très florissants, et restent nos deux principaux viviers d’investissements.
Vous avez déjà un bureau en Asie, à Singapour. Qu’en est-il de votre expansion à l’internationale ?
Notre champ d’investissement actuel est le tourisme en Asie Pacifique, dont le développement est fort et ne cesse de s’accentuer. C’est donc sur ce secteur que nous continuons à concentrer nos investissements.
Bio express
Jean-Louis Charon (X-1976) débute sa carrière au sein du Ministère de l’Industrie en tant que chef du bureau des investissements internationaux. Il rejoint ensuite General Electric Medical Systems, où il passe 3 ans, avant d’intégrer Thales. Il y évalue différents dossiers de fusion-acquisition ; et codirige un GIE franco-anglais spécialisé dans des radars d’avions de combat, à l’origine du radar qui équipe actuellement les rafales.
Après la chute du mur de Berlin et les coupes budgétaires dans le secteur de la Défense, Jean-Louis Charon intègre la Compagnie Générale des Eaux (Vivendi) comme chargé de mission auprès du Directeur Financier. En 1994, il y prend la tête des activités de promotion immobilière de la Compagnie Immobilière Phoenix. Lors du regroupement de toutes les activités immobilières de la Compagnie sous le nom de CGIS en 1995, il en devient successivement DGA puis DG. En 2000, il organise le LBO qui donne naissance à Nexity, dont il devient membre du directoire.
En 2003, après le succès du LBO, il crée sa propre société d’investissement Citystar.
En 2015, Citystar a des bureaux en France et en Asie, à Singapour et à Phnom Penh.
Retrouvez l’interview de Jean-Louis Charon dans le dossier spécial Conseil et Finance de la Jaune et la Rouge : http://docplayer.fr/9148560-Dossier-special-conseil-finance.html
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